Kyoto Ryōan-ji
Sur la galerie de bois
Assis face au jardin de pierres
Motifs dessinés au râteau autour d’elles
Dans le gravier clair
Blocs posés flottant sur ce rythme lent
Qui pénètre peu à peu le cœur
À mesure que le regard se pose
Intense sur chacune des pierres
Sur l’espace qui les sépare
Et c’est la justesse de cette distance
Qui touche
Établit le spectateur
Dans un silence qu’il ne savait pas contenir
°
Forêt du Nivernais
Le chemin s’enfonce dans un brouillard de forêt
Moiteur humide des ornières après la pluie
Au bout de l’ombre s’ouvrent des prés
Monde secret
Conquis d’une marche lente
Attentive aux possibles couleuvres
Aux bruits
Silence des mares où reposent des grenouilles
Qu’on essaie d’attraper
Chiffon rouge
Conserves percées
Pour piéger l’animal
Mais son saut dans l’eau dérive les espoirs du guetteur
Seul le son de cette intrusion cisaille le calme
De la forêt alentour.
Jean-François Bourdet est enseignant et voyageur. Ces poèmes sont extraits de la suite Les nuits, écrite en Nouvelle-Zélande (Île du Sud), entre le 19 et le 22 décembre 2018. Présent dans les n° 38, 39, 40, 63 et 64 de Lichen.
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