Essai sur silence (2)
S
ilence
Le bruit a disparu, gommé par l’épaisseur d’un vide mal agencé
Où trouver l’accroche ?
Quel oiseau ?
Où s’est enfui le crissement des matières sur le sol râpeux
?
Où
Le silence comme une nuit sans lune
Les mains se tendent mais rien pour que le regard décide d’une direction
Il n’y a rien
Ni bruit
rien
Rien
n’existe
plus
(Ou bien dans le souvenir d’une journée perdue dans quelle mémoire ?...)
Est-ce le réel au lointain
Est-ce le réel
Ou pire…
Écoute
Au loin
Le bourdonnement vague de quelque chose qui ne dit pas son nom
De quelque chose de bien trop vague pour que l’on s’y arrête
Happé reflué happé reflué happé
Cela n’existe pas mais
— on voudrait tant y croire —
et être happé
— n’aie pas peur —
Tendre le bras pour attraper le son
qui a déjà échappé échappe encore
Tendre le bras
Ne rien saisir
Le son est loin désormais
Seul le désir demeure
Professeure de lettres modernes en Essonne, Isabelle Perciaux écrit et lit depuis toujours (et bien avant probablement). L’activité d’écriture prend sa place naturellement, portée par le souci de dire ce qui réclame de l’être, vivifiée par tous les passages — métaphoriques & euphoriques — que les mots permettent à qui les fréquente. La poésie… ? Sûrement un des rares lieux où l’indicible se révèle. Parfois. Pour cela, ne jamais cesser de lire-écrire. C'est sa première apparition dans Lichen.
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