Iren Mihaylova

 

Ciel pendu

 

« La perte fait corps au ciel et toi tu l'arbores », 

m’a-t-il ditau fond de la nuit en tulle où je voulais rêver

Je voulais me lover dans cette phrase comme un don

comme un nourrisson dans les bras béants d’un songe premier…

 

Lamenter ce passé encore, me couvrir encore de vieux slogans

Puis, m’arracher à ce chagrin qui finit par s’étioler, s’il le faut ;

Le couvant du ciel sur mes épaules se contenait,

mais, quant à moi, je pouvais encore songer 

 

à de fauves illusion devenues amères à force d’achoppement.

 

Ainsi, la nuit je tourne dans mon berceau d’Antananarivo,

mes mots d’insomnie s’écroulent sur l’oreiller, mon étoile apprivoisée 

se moque de moi sous les paupières d’un austère fantôme,

à bras ouverts tendue vers les images anathèmes,

 

Ciel perché sur les toits de l’alarmante destinée

mon Ciel est pendu sur l’ailante et jamais 

le sommeil n'éveillera mes anges aimantés.

 

 




Née à Sofia (Bulgarie), Iren Mihaylova est une poète, psychologue clinicienne et écrivaine qui écrit en français, bulgare, anglais et espagnol. Elle publie textes et poèmes dans des revues littéraires bulgares, allemandes et françaises. Son recueil Tirer les ombres devrait paraître chez Sans crispations éditions en 2023. Dans ses écrits poétiques et romanesques, elle intègre ses connaissances en psychanalyse et en musique avec la sonorité du vers classique et la sincérité de la poésie en prose. Son blogue poétique : Vivre en poète. Ce poème est extrait du recueil inédit Mi-temps. Présente dans les n° 58, 59, 60 et 82 de Lichen

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