La ville des bécasses
Je mourais et survivais toute une vie pour savourer les nuances de ta musique si grave
dans la beauté inconnue des embrasses si tendres je ressens mon corps fondre
sous les bougies de la ville et les notes basses qui coupent la mélodie.
Je deviens le plus lourd orage parmi les cendres hantées par le mal.
Je me rends morte, je me rends désirante pour toi, de toi amoureuse
dans la pénombre de tes allées, à tes cotés les années qui passent
et le temps aussi, hélas, qui existe sans compter les heures nébuleuses
au fond du cœur de la nuit des bécasses.
Emporte-moi là où tu es le plus beau voyage au bord de tes lèvres troublées
seule je marche sur leurs côtes nuptiales…
le ciel dans son aplomb blessé se livre à moi mais… toujours trop tard
pour que je puisse saisir comment le savourer.
***
Et fini déjà ce voyage, parmi les arbres de cerisier se heurte-t-il mon chemin
les lumières à tes côtés et la nuit qui douce nous chante, c’est sa cadence,
partez mes peurs et plus intimes embrasses, la vie est jeune, dans nos pieds
s’étalent les lauriers de sa beauté fine et lasse et tant désirée.
Née à Sofia (Bulgarie) en 1996, Iren Mihaylova est une poète, psychologue clinicienne et écrivaine qui écrit en français, bulgare, anglais et espagnol. Elle publie textes et poèmes dans des revues littéraires bulgares, allemandes et françaises. Elle espère publier en 2021 ses deux premiers livres : un recueil de poèmes (Parmi les arbres bleus bleus) et un roman épistolaire (Lettres au psychanalyste). Dans ses écrits poétiques et romanesques, elle intègre ses connaissances en psychanalyse et en musique avec la sonorité du vers classique et la sincérité de la poésie en prose. Son blogue poétique : Vivre en poète. Présente dans les n° 58 et 59 de Lichen.
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