Hafid Antar

 

 

Madame


Sans ciel à l’horizon on a changé nos vies

Crevé les illusions qui les avaient nourries

Tagué le sol noir et blanc de nos cris, de nos rages

Déchirant au passage la nuit des temps

Aux manières cavalières des débuts ouverts

Je préfère ma belle, ma douce, ma fée

Les mille étincelles de nos parties fermées

Devant Madame, j’avance mes pions

Mon vague à l’âme à reculons

Me fous des rois, des dieux et du Tantale

Amoureux fou, je t’envoie mes feux et mes flammes

C’est fou comme l’on bascule à chaque jour qui passe

Tour à tour funambule, notre bulle prend l’espace

Et si on laisse quelques plumes à ceux qui n’ont rien

D’autre que le bitume de journées sans fin

On fendra nos armures à coups d’épée, d’écorchures

Pour que nos lèvres fendues contre les murs qui s’embrasent

De nos baisers défendus, s’y échouent en extase

Devant Madame, j’avance mes pions

Mon vague à l’âme à reculons

Me fous des rois, des dieux et du Tantale

Amoureux fou, je t’envoie mes feux et mes flammes.





Hafid Antar est éducateur spécialisé depuis plus de vingt ans auprès de publics précaires (sdf notamment).  Art thérapeute par ailleurs, il est peintre et musicien amateur. Il écrit depuis qu’il a l'âge d'écrire et en particulier des poèmes en alexandrins depuis son enfance. Une enfance marquée par le déracinement d'un exil où l'écriture a été sa bouée de survie, pour ne pas dire son cri, son phare dans la nuit. Il écrit des chansons, des nouvelles et plus récemment des romans (pas encore publiés). Il aime la poésie. Il aime les poètes des îles, les écorchés vifs, les maudits.De Rimbaud à Baudelaire, de Cendrars à Bukowski en passant par Fante, Mano Solo, Thiéfaine, London et Stevenson., les éclopés de la vie, les bourlingueurs et les voyageurs de l'exil. Présent dans les numéros 95 et 98 de Lichen.

 


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