Guido Catalano


Contrat d’amour

Comme convenu j’ai cessé de t’aimer
comme stipulé dans le présent contrat à partir d’aujourd’hui
je ne rêverai plus à toi
je ne penserai plus à toi en soupirant à la lune
la lune à son tour cessera de me rire au nez
je ne tourmenterai pas de pauvres marguerites sans défense 
en arrachant leurs doux pétales blancs
je ne marcherai pas tout seul dans la ville
craignant et espérant de te rencontrer par hasard
en revenant sur les lieux de nos premiers baisers. 
Comme convenu dans ce contrat
je serai gentil et paisible
je sourirai quand quelqu’un me parlera de toi
et je n’attenterai pas à la vie des infâmes bâtards
qui ont d’ores et déjà commencé à te faire la cour.
Contractualistiquement en accord
avec les lois en vigueur je m’engage
à cesser de t’écrire des poésies d’amour
ou au moins à arrêter 
par palier 
car tout d’un coup c’est dangereux.
Je cesserai ensuite de désirer
ton corps doux et parfumé.
Je te jure enfin que je te servirai d’ami
sage et fidèle même si dit comme ça
on dirait un chien 
mais tu verras ça marchera.
Je te demande seulement
de ne pas croire un mot
de ce que tu viens de lire.

 





C’est un groupe d'étudiantes en Master 1-2 Traduction Littéraire et Édition Critique à l'Université Lumière Lyon II (Marianna Cesano, Lola Dougère et Joséphine De Gabaï) qui a traduit ce poème extrait du recueil de Guido Catalano Ogni volta che mi baci muore un nazista (2017 Rizzoli Libri S.p.A. / Rizzoli, 2018 Mondadori Libri S.p.A.). Présent dans le n° 48 de Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire