Grégory Pichot

 

Des bulles

 

Marée, marelle dans l'azur, d'un mouvement gratuit et spontané, une petite m'envoie des bulles. Je lève la tête, casquette bleue, cheveux très fins, elle recommence tout en me souriant. Et recommence encore, souriant davantage à la vue de mon sourire. Comme la vie redevient ample et belle, fait trembler du fluide de son unité. L'avion, l'oiseau, aérienne en tout. Du sable, l'écoulement du sable entre ses doigts, encore et toujours.

Où la vie pressait, jubilante écume, elle ne désirait plus que danser, élastique, maniérée au possible. Puis, ivre d’elle-même, brutalement déshonora sa robe dans le sable…

 

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Fraise

 

Souvenance du goût de fraise, à l'approche de sa bouche, indifférente sublime. Indifférente à nous, amis qui la ramenions chaque jour, pour un peu plus la voir. D'un je-m’en-foutisme de vêtements trop larges. Du béguin animant deux copains. Perdu de vue l'ami, l'unique. Et tu me parlais de la Nouvelle-Calédonie. Et nous crapahutions, tête en bas, sur des champignons devenus minuscules. Comme je sais ton visage…

 






 

Quelques textes (poèmes et aphorismes) de Grégory Pichot ont paru dans diverses revues, telle Traversées, ainsi qu'un petit opuscule titré Danse sur l'ironie au Festival permanent des mots / Tarmac éditions. Les poèmes ci-dessus sont extraits d'un travail en coursPrésent dans les n° 79, 80, 81, 82, 83 et 84 de Lichen. 

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