Grégory Pichot

 

  

Limite est mesure


Souvenance d'escarres, du bruxisme d'une mâchoire. D'excréments sur les murs de la démence sénile. D'interminables ongles en tenaille focalisant l'absurde. Écaillant les barreaux. Sommaire délivrance à l'agonie des limbes, à l'agonie de l’œil hagard. Rien qu'opacité du jour, joug d'un pouls martyr...


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L'homme à la canne, inexpressif, fait les cent pas. Qu'il ne renouvelle pas l'acte, nous dit-on sèchement. Pas ici, en tous cas…, mettons-lui des couteaux ronds, tant pis pour la viande…


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Femmes aux chapelets, au grand absent. Ici ou là, cadres et coloriages. Chambre d'Oncologie aux allures de mausolée. Jeune fille mourante, livide et alitée. Exténuée par tant d'atrocités. De gratuité insensée. Pleine de larmes est sa main gauche sous l'indécente lumière. Au-dehors, un nouveau printemps. L'on monte au ciel, paraît-il...





Quelques textes (poèmes et aphorismes) de Grégory Pichot ont paru dans diverses revues, telle Traversées, ainsi qu'un petit opuscule titré Danse sur l'ironie au Festival permanent des mots / Tarmac éditions. Les poèmes ci-dessus sont extraits d'un travail en cours. Présent dans les n° 79, 80 et 84 de Lichen.



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