Sans titre
« L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »
Jacques Lacan
une telle imagination rarement
voit-on serrée entre les mains
le soleil penché sur nos fronts
et on lamente « le soin »
à l’intérieur un soin qu’on entame
et nos mains nues qui sont la bêche
la lune ce soir tamisée à nouveau
avec des sabres se balancent les Bédouins
chagrinées nos phrases se récurent
l’une contre l’autre et l’un envers l’autre
jusqu’à l’aube je discutais avec moi-même
sur ce qui en est de la vie et de l’amour
or, enfin très peu importait-il
que les lampadaires en nous s’éteignent
le fait qu’on s’était jadis aimés est un avis
et les avis tes yeux ne peuvent pas consoler
ils se forment lorsque sous la croûte jaillissent
dans les plaques tectoniques de mon cœur les lampadaires
qu’ils s’éteignent dans le ciel ainsi que dans les ténèbres
et à l’aube tes mots deviennent amers
quand elle aura fini avec moi répandez mes restes
et sur ma tombe en lettres minuscules engravez :
« je n’ai connu ni les océans, ni les côtes de la mer
mais je les ai créés au bord de tes lèvres aimées »
Traduction par Iren Mihaylova.
Georgi Slavov est un poète, journaliste et musicien bulgare. Diplômé en philologie anglaise et en philosophie, il étudie actuellement la sociologie. Il est l'auteur de trois recueils de poésie. En 2020, il a remporté un concours de traduction organisé par la plus grande université de Bulgarie : l'université de Sofia (il traduit de l'anglais et du français en bulgare). En 2021, il a été nommé pour un prix littéraire national. Il a été traduit en anglais, russe, serbe, bosniaque, espagnol, portugais et français. Présent dans le n° 79 de Lichen.
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