Oracle
Les signes dans le ciel se lisent
Tournant mon regard vers le sol, je vis une pointe sortir de terre
C'est la lassitude qui m'enterre
Je n'ai plus le regard tourné vers toi, mais vers mes paumes
Et lorsque se lissent les cieux, je vois l'agonie trébucher
Je ne serai plus ce sort qui tout le monde indigne
Je serai la nuée de morts qui assaille ton esprit
À ma bouche mille remords
Je lis les oracles la bouche fermée
Je serre les poings et encore me tais
Je sais que tout va se précipiter
Une larme coule
J'espère être de ceux qui resteront.
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Je n'aurai plus la parole le jour où j'aurai laissé tous ces attachements au trouble, toutes ces dérives le long des rues, chemins, voies ferrées, aéroports, tramways, métro, puis la solitude en fine quiétude et je pense à l'avenir, une certitude des lendemains qui déchantent et lorsque je lève le regard, une larme coule, c'est la lourdeur de vie qui m'accable, la lourdeur des ressassements, des rejets, indifférence, accusations puis si je m'y attarde on parle de sentiment de persécution, toujours traqué jusqu'à la fuite, je suis désormais hors des limites de la cité et mon amour toujours vers l'éternel se tourne, la roue tourne.
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C'est dans l'interstice entre le réel et le perçu que je trace ce rêve, la fine déraison, le dernier bastion de mon cœur se tient face à l'adversité dans une paix irréelle, les lèvres je les serre, ma paume, je la tends, l'avenir je l'attends.
Georges Thiéry est né en 1978 à Troyes d'un père français et d'une mère américaine. Après des études en archéologie à Lyon, Dijon et Strasbourg, il vit en Bourgogne et travaille sur des chantiers archéologiques en France, tout en menant, parallèlement, un travail d'artiste-peintre et de poète autodidacte. Il a auto édité une dizaine d'ouvrages et publié notamment dans les revues Recours au poème, Levure littéraire, Mille et un poètes, Festival Permanent des Mots et Le Capital des mots. Présent dans les n° 39, 43, 48, 50 et 51 de Lichen.
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