Les lignes se signent, les légères rancunes attachées au cœur, je vis le malheur de près puis je m'enfuis dans le bois, sous-bois au bord du Serein, quelque chose m'inquiète, le départ de la poigne dure, qui lâche son emprise, je vois la vie, accointance avec l'avenir, me livrer quelques signes distincts et sur tes lèvres je lis la dureté du regard, le pincement où gisant je fus transporté dans les sphères de l'horreur sur un brancard, nous devons tous au rêve la part oubliée et mon compte a des allures de vitrines alors que les ailes brisées je respirais encore, je ne dis que cela puis je me tais, la lourdeur du printemps me confine, nous confine, et c'est l'écume aux lèvres que je murmure encore ce saint nom.
Troublant temps, les marges teintées du sang de ceux qui s'insurgent, lisse mon désespoir, celui-là même qui s'abstint au temps du songe et se renouvelle jusqu'à disparaître, te dire ce qui m'arrive aux lèvres ne sert à rien, je tire sur une cigarette, toussote, rien de singulier au regard du suprême, je disperse encore mes songes, puis l'agonie latente s'étale comme une flaque de liquide rouge, le brasier sur lequel je jouais s'est transformé en puits de lumière, les véhicules se hâtent sous la chaleur du rouge, leurs conducteurs la main sur l'attestation dérogatoire et pourtant les choses pourraient être pires, je respire.
le 21 avril 2020
Georges Thiéry est né en 1978 à Troyes d'un père français et d'une mère américaine. Après des études en archéologie à Lyon, Dijon et Strasbourg, il vit en Bourgogne et travaille sur des chantiers archéologiques en France, tout en menant, parallèlement, un travail d'artiste-peintre et de poète autodidacte. Il a auto édité une dizaine d'ouvrages et publié notamment dans les revues Recours au poème, Levure littéraire, Mille et un poètes, Festival Permanent des Mots et Le Capital des mots. Présent dans les n° 39 et 43 de Lichen.
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