Frère Jack

 

Du pont, une écluse s'éclipse
Remuant, chavirant
Bord à bord, nos lèvres s'arriment
Comme la poésie à son éclisse

Fidèle lune aux cieux cirés
Humus et tourbe matelassés
Les fleurs s'éteignent et je l'effeuille
Entrelacés 

Feu saillant, lumière carrée
Le phare cisaille nos silhouettes
À l'équerre dansent les ombres et les parterres 

Étoile lève ce voile devant nos yeux 
Perdons tracas, laissons l'an vieux 
Et ses harpies griffer de flammes
Nos baisers langoureux 

Ô regard ! Puits miroir, égoïne 
Où l'âme agit, découpe une vague,
Dans son chapeau, un rouleau de larmes sur du papier-rétine 

Les vents tourneront nos habits de drames cousus 
Nous irons, las, où le zéphyr nous but gorgés de silences et de souhaits soutenus 

Le brouillard se fera lourd 
Bayant nos désirs de féeries câlines déposant chagrin, rosée posthume, humeur maligne

Serrons-nous dans l'abîme 
Étreignons nos cœurs à l'enclume frappons le fer du destin 
Allions la providence à son dessein

Naîtra l'aube des cris primaires 
Allanguie, balayant nos chairs 
Demain ne sera plus qu'un jour lointain crépusculaire

 

 




Frère Jack est un canon, qui sonnant l'hallali en chantant lalala, tire de son nez des verres de mirliton. C'est sa première apparition dans Lichen.

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