Frédéric Massardier


Eau douce-amère

à Dritëro Agolli, par l’entremise 
de son traducteur.

Réveillé soudain,
Ravi du flux des rêves,
Sentant tout le poids de ton corps allongé,
Tu t’éprouves, dormeur congédié,
Comme le poisson
Tiré de la rivière,
Sorti de l’eau-mère,
Qui, sur les herbes et les pierres de la rive,
Doit s’inventer un autre lit,
Lit de folie, lit de patience,
Lit de combat.

Ainsi toi, échoué
Sur les bords de la nuit qui passe,
De quel bienveillant pêcheur
À la ligne
Attendras-tu, pacifique,
Qu’il te remette dans le courant ?

Et lui, poisson,
Ses yeux jamais fermés,
Son corps gluant d’agonie ?

Songes-y encore…


Né dans la Loire en 1983Frédéric Massardier écrit depuis maintenant vingt ans, griffonnant poèmes et haïkus et ce n'est que dernièrement qu'il s'est avisé de les rassembler, de les trier, de les amender et d'essayer de leur donner une diffusion excédant le cercle des quelques lecteurs et lectrices auxquels il les envoie de temps en temps. Certains de ses textes ont paru dans les revues À l'indexArpa et FrichesPrésent dans les n° 41 et 42 deLichen.

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