Frédéric Abergel

 

Le ciel désertique

 

Le ciel désertique déverse ses nuées

Le sable jaune outre-mer se répand sur le sol en vagues tenaces et colorées qui masquent les plus forts matériaux

Le ciel désertique marque de son empreinte solaire les froides contrées, les sombres vallées, les sommets enneigés et continue son trajet extra-terrestre en soufflant la poudre de désert, jusqu’à retrouver sa première force.

Celle de dire l’avenir

L’avenir de chaleur qui étreint l’atmosphère

L’avenir desséché qui prend à la gorge

L’avenir sans avenir autre qu’une étouffe asphyxiante

L’avenir sans avenir

Le désert a fondu sur la terre laissant traces laissant traînées donnant crissements fumées jaunes et souvenirs.

Le ciel a forci renforcé son image étoffé ses conduits a voulu par le sable s’imposer jusqu’au sol

Le ciel a joint à la terre la poussière pureté oubliée pureté délétère le ciel a donné une leçon de saleté

Jusqu’au rouge qui traque la journée finissante mâtinée d’un orange qui se veut réjouissant

Le ciel a foncé défoncé les standards a oublié la joie a porté le message climatique et cynique

Le message inouï du défaut de paiement à la terre aux enfants aux suivants à la vie

Le ciel a jauni

L’avenir s’est enfoui

 

 




Frédéric Abergel, enseignant-chercheur en mathématiques, voyage(ait) beaucoup, va souvent visiter les montagnes proches ou lointaines. Son « paradis » personnel est en Grèce. Signe particulier : marche, tout le temps, dans Paris, à la campagne ou ailleurs. Écrit depuis longtemps, publie parfois, poste sur http://gasteropode.org des billets consacrés à la marche et la gourmandise, et sur http://courts-ecrits.org des textes courts et poétiques. Présent dans les n° 68, 69 et 70 de Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire