Frédéric Abergel

 

L’aura des mots morts

 

Écrire comme on peint

Des couches et des couches de mots qui se mêlent et s’imbriquent

Qu’à la fin on ne voie que le dernier

Un simple mot, mais riche

Coloré

Imprégné de tous ceux qu’il aura effacés

En lui, l’aura des mots morts persiste longtemps.

 

Se dire ce qu’on se doit

 

Se dire ce qu’on se doit

Se le voir se le redire

À chaque fois se l’avouer

Ne pas oublier l’emprunt dérobé la phrase chopée la métaphore virale

La phrase rigolée qui se prend au sérieux

Se dire ce qu’on se doit et rester en harmonie

À la terre aux humains aux paroles d’un soir qui le lendemain reviennent hanter

Poser leurs jalons s’installer dans le cœur résonner et chanter

Ou seulement titiller amuser rafraîchir et détendre

Se dire ce qu’on se doit pour continuer d’aimer sans honte de parler sans frein de dire sa part infime de l’esprit commun

 





 

Frédéric Abergel, enseignant-chercheur en mathématiques, voyage(ait) beaucoup, va souvent visiter les montagnes proches ou lointaines. Son « paradis » personnel est en Grèce. Signe particulier : marche, tout le temps, dans Paris, à la campagne ou ailleurs. Écrit depuis longtemps, publie parfois, poste sur http://gasteropode.org des billets consacrés à la marche et la gourmandise, et sur http://courts-ecrits.org des textes courts et poétiques. Présent dans les n° 68, 69, 70, 76, 77, 78 et 79 de Lichen.

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