Florence Vandercoilden

 

Un soir. L’auster audrey au bord de l’amer, son talon feuilleté, qui claudique. Un chant chuint s’amplifie et un camion poubelle tourne au coin de la rue : c’est l’hydre absolue, la proportion biblique. « Monte, si toi aussi tu es de Brienne, monte, serena sévère, auster audrey (Ils l’ont reconnue). Et grimpe ! Dans les odeurs, les boueux la reniflent : « Tu sens l’oxymoron, auster audrey. – La faute à mes macaroniques. » Un silence. « Les matières sont-elles nobles ? » interroge-t-elle. « Plus qu’hier, auster audrey, plus qu’hier ». Du trottoir, on blâme, on blague, on daube, on méconnaît le métier écologique. Comme les boueux, l’auster audrey.
Le camion file. Aux abords d’un beau domaine, elle veut descendre de ce taxi, elle est chez elle mais, d’un coup fâchés, ils balancent dans le glouton l’auster audrey et son plein sac de macaroniques.
Elle y retrouve son thyrse, bâton merdeux qu’on se refile de siècle en siècle.

 

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Le constat est profond comme une image à perspective : derrière la mésaventure, il y a sa petite ombre.
« Voici le discours programmé, le programme cardinalisé, voici quelques mots avec lesquels penser, voici en un mot, voici l’univoque. Le couvercle est devant toi, auster audrey », lui disent ces directeurs de conscience. Elle urticaire, elle urticaire.

Brebis elle reste, auster audrey, qui ne rejoindra pas l’unanime. Certains tiennent la chapelle. Ils ne sont que gens de chicane, orpailleurs, ignorants.

 





Née à Annemasse en 1970, professeure de français en région lyonnaise, Florence Vandercoilden a créé le site "Elettra" consacré à l'agrégation de Lettres et a déjà publié des textes dans les revues Verso et Le Croquant. Son blog : www.lalage.fr. Présente dans les n° 8, 25, 26, 52, 53, 55 et 56 de LichenCes textes sont extraits du recueil inédit auster audrey (fin de la première manière).

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