Fabrice Marzuolo



Je pense à toi…


Je m’inclus dans ce constat poétiquement incorrect bien sûr, même si comme chacun d’entre nous j’essaye de me rassurer 
en espérant ne pas écrire des textes aussi mauvais, aussi faux, que ceux qu’il m’arrive de lire.

quand je te vois et chaque fois
que je reçois des revues de poésie 
et des recueils idem je me dis
tiens envoie donc tes poèmes
tu en as pas mal qui pourrissent
dans les tiroirs et qui commencent
à sentir très fort le cadavre
profite donc du camion pouèmes
pour leur offrir une seconde chance
que le tard dit rejoigne le tôt dit
après quand je regarde le monde
dans lequel je vis et que je constate
les flopées de poètes qu’on est
quelque chose cloche faut l’avouer
on est tous des scribouillards
pas de lézard y a un bail
que la poésie est morte
ce qu’on lit c’est des corbillards
qui baladent des cénotaphes
autrement dit des caisses vides






Présent dans les n° 1, 3, 4, 30, 31, 32, 34 de LichenFabrice Marzuolo, poète et auteur de nouvelles, a animé la revue L’Autobus : http://autobus.centerblog.net/.. 

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