Comme pour Mishima,
dans ce désastre du soleil
sur l’acier,
ce contre-cœur
du pouvoir des mots sur l’homme,
je ressens « le mal du pays »,
celui dont s’est échappé l’enfance,
ce tourment Novalis
dont je pensais être sorti
comme les Hébreux
d’Égypte.
Voir des hommes et
du pays
m’effraie désormais,
c’est le mal du temps
sur les nerfs
à vif comme des voiles
toutes dehors face
aux vents sans usure.
Mais,
depuis 1984,
je sais qu’il existe un Paris,
au Texas,
cela me revient,
et je vis dans ma chair
l’épine morale de l’exil
et ressens sous le sextant
de l’intime
que nulle terre ne m’est plus promise
ailleurs que dans le ciel,
pas celui des idées,
mais de l’idée qu’on s’en fait.
Fabien Sanchez, romancier, nouvelliste et poète, est né en 1972 à Montpellier, où il vit toujours. Pour lui, « écrire consiste à recoller les morceaux devant l’énigme de ce qui s’est cassé ». Il a, à ce jour, publié trois recueils de nouvelles, deux romans et deux recueils de poèmes aux éditions La Dragonne, Les carnets du dessert de lune et Al Manar et un troisième recueil de poèmes aux éditions Tarmac. Présent dans les n° 30, 31, 32, 48, 59, 60, 61, 69 et 70 de Lichen. Ce texte est issu du manuscrit en cours Lueurs de Bagnolet.
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