Fabien Sanchez

 

Deux poèmes sans titre 

 

Je sens l’esprit d’Artaud      fondre      sur cette feuille blanche

comme surun sol tout conchié d’âmes.

Obtus est l’influx       je suis heurté de plein mots

racorni dans l’angle ouvert d’une substante Arcadie

et dévêtu comme un corps paré de petite vertu.

La confusion opère sur ma langue qui darde

un jour sans écriture

comme une infraction du vide

sur une éteinte lueur.

 

°

 

Ghérasim Luca me prend dans

ses mots défaits.

Solitude fière    de sa   parole

qui a les clefs   en mains

ouvrant en deux la solitude

devant l’éclatement de tous les miroirs

qui comme nous sont faits pour

pareil aux mots – fissures – ouvertures 

(libérés de l’enfermement d’être libres).

Hâter le pas pour respirer sous lui

cela ne fige rien

dans les recès des idées abîmées.

Les rues sont le contenant mouvant 

de nos présences éconduites,

de nos conduites sans présence,

et le vide ne saurait    

nous connaître   comme les rues   notre absence.

 

 




Fabien Sanchez, romancier, nouvelliste et poète, est né en 1972 à Montpellier, où il vit toujours. Pour lui, « écrire consiste à recoller les morceaux devant l’énigme de ce qui s’est cassé ». Il a, à ce jour, publié trois recueils de nouvelles, deux romans et deux recueils de poèmes aux éditions La Dragonne, Les carnets du dessert de lune et Al Manar et un troisième recueil de poèmes est prévu aux éditions Tarmac. Présent dans les n° 30, 31, 32, 47 et 48 de Lichen.

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