Fabien Sanchez


Ce par quoi ce jour m’apparaît vide, je le renvoie à ce videdans lequel il tombe sans bruit.

Écrire consiste à transformer les déchets d’une pensée en quelque chose de net et de propre et, dans le meilleur des cas, de racheté.

Rien n’est moins illusoire que la douleur qui puise sa force dans nos désillusions.

Ce val où mes pensées emprisonnent un mal étroit.

Je ne m’avoue pas vécu.

La diaprure dans l’étoffe dont est faite ma vie et par où surit l’amour. Ressortent d’elles les débris virginaux qui ont été confiés par son passage. 

Je veux que ma plume vienne porter témoignage non point tant à ce que je retiens qu’à ce qui me fuit.

Je songe à tout ce que j’ai mis de côté, et que moi, en qualité d’autre, je ne trouverai jamais.

Qu’est-ce qui est perdu ? J’ai beau chercher, je ne trouve rien. Tout m’est un gain. D’où la pesanteur.






Fabien Sanchez, romancier, nouvelliste et poète, est né en 1972 à Montpellier, où il vit toujours. Pour lui, « écrire consiste à recoller les morceaux devant l’énigme de ce qui s’est cassé ». Il a, à ce jour, publié trois recueils de nouvelles, deux romans et deux recueils de poèmes aux éditions La Dragonne, Les carnets du dessert de lune et Al Manar et un troisième recueil de poèmes est prévu aux éditions Tarmac. Présent dans les n° 30, 31, 32 de Lichen.

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