Je creuse dans les corps des mots un tunnel dont la finalité est de m’échapper, pour, hors d’eux, me rejoindre.
Cette vie qui fait l'appel, tous les jours, pour recenser les absents.
Sois dans le trouble, et tu cherches la paix ; trouve la paix et le vide t’habite.
Aucune idée ne me fixe ; je ne veux que la brise du sentiment.
Quand l’usage de la vie devient une usure.
L’inconnu que je ne porte plus en moi ; où est -il allé ? Se pourrait-il que je sois devenu lui, ou lui devenu moi ?
Je ne ferraille plus avec les mêmes questions qui firent le siège de ma jeunesse, mais sur ce lieu instable qui leur tient de restes.
Qu’est-ce qui en moi me blesse si avant ? La même chose par laquelle j’obtiens de guérir.
Cette attente d’aller mieux fut l’histoire de ma vie.
N’ai-je été que l’ombre que je n’ai jamais portée ?
Ces limites dans lesquelles il m’est permis de croire que je suis libre et sans lesquelles je me sentirais prisonnier de leur absence.
Fabien Sanchez, romancier, nouvelliste et poète, est né en 1972 à Montpellier, où il vit toujours. Pour lui, « écrire consiste à recoller les morceaux devant l’énigme de ce qui s’est cassé ». Il a, à ce jour, publié trois recueils de nouvelles, deux romans et deux recueils de poèmes aux éditions La Dragonne, Les carnets du dessert de lune et Al Manar et un troisième recueil de poèmes est prévu aux éditions Tarmac. Présent dans les n° 30, 31, 32 et 47 de Lichen.
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