La cognée des ombres
J’habitais un non-lieu
À cette époque mon cheval avait blessé sa croupe
écartelée sous la cognée des ombres
de tout sang s’était vidée
J’avais cette force des profondeurs
j’attendais qu’on rapièce ce siège dans une chambre blanche comme un soleil d’hiver
Quand tu passais le seuil à marée basse
de ces mots sur la porte
te souviens-tu ? :
Chut ! Ici se recousent les jours
Et sur mon bateau sans coque
livrée à la cyprée vide
crève-coeur
je buvais
à coupe miel
l’azur
que tu m’apportais
Eva Magdalena, ayant grandi en milieu rural, vit et exerce comme psychanalyste à Paris depuis de nombreuses années. Elle écrit de la poésie et des chansons qui ont servi de base à plusieurs spectacles. Passionnée de théâtre, elle a eu l’occasion de déployer l’éventail de l’art dramatique entre jeu, écriture et mise en scène. Sa pièce À contrejour sera créée à Paris en mars 2025. Depuis deux ans elle publie très régulièrement des poèmes sur Instagram, et cette année elle a publié dans la revue suisse La Chose Carrée. C’est sa première apparition dans Lichen.
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