Erick Gaussens-Hillwater

 

 

Là-bas, tout au fond, peut-être à l’horizon, remontent des embruns. Dans le sable mes pieds se perdent. Je marche sur la grève dans l’espoir un peu vain de ressentir la force et le mystère marin. Mes oreilles sont pleines du ressac. Mes yeux suivent entre houle et dune, cet aplat de varech qui fuit plus loin au-delà du lointain. Je marche sur la grève, une rime facile tourne en ritournelle : la grève du rêve, le rêve sur la grève, elle finit par se confondre avec la brise qui se lève, assourdit mes songes, et c’est le rêve en grève. Une petite bourrasque un peu salée me fouette, je me réveille, la brume confuse qui endormait mes songes se dissipe sans faillir comme la mer se retire. Les nuages gris sont toujours là près de l’horizon, mais pour l’instant je souris à l’écume blanche qui ravive les algues de la mer encore bleue. Un jour peut-être je comprendrais cette force intime et en même temps partagée, que le sable et les dunes, l’océan et les algues nous transmettent depuis la nuit des temps. Un jour peut-être je comprendrais, ou pas, est-ce si important au fond ? mon cœur, mes sens et mon corps eux ont compris, juste il me faut les entendre.

 


 

 

 

 

Erick Gaussens-Hillwater écrit depuis longtemps de la poésie, mais ses activités d’entrepreneur dans le monde scientifique ne lui permettaient pas, jusqu'ici, d’y passer suffisamment de temps. Aujourd'hui, il anime un site (ici)  qui a pour but d’offrir un lieu libre et gratuit, un square, où l’on peut déambuler et s’asseoir dans un kiosque à musique, lire des poèmes et voir des images associées, visiter des expositions virtuelles (peintures, mosaïques, lithographie, vidéos…) ou entrer dans une petite librairie en ligne... Présent dans les n° 84, 85 et 86 de Lichen.

 

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