En parfaite santé
La mort en vacances sur mon littoral
Dépose son écume sur mes côtes cassées,
Grignotant mètre par mètre mon territoire
Sans ne jamais pouvoir, noire, arrêter ses marées
Qui se marrent de me voir
Peu à peu abdiquer.
C’est le débarquement sur mes plages,
Plus de bunker plus de mitraille.
Sans résistance,
La mort se promène où elle veut,
M’attache sur un lit d’hôpital,
Chétif et pâle vers de sable,
S’achète un souvenir
De cette maladie attrapée par erreur.
Je la salue, cette sœur qui m’embrasse
D’un baiser impudique
Qui ne me fait plus peur,
Inspirant ma dernière bouffée
Sans tambours ni épitaphes.
Et j’expire une dernière fois
Quelques rêves inachevés,
Ne laissant de mon passage
Qu’un embrun sur deux visages.
Les larmes, toujours, retournent à l’océan
Où la mort attend
D’un sourire en coin
L’horaire de son prochain voyage.
Éric Moutier se présente ainsi : « Gentille poussière de 38 ans ne cherchant pas la gloire, marié, vivant dans l’inspirante nature corse et lavant des vitres pour gagner sa vie. Écrit de la poésie depuis ses 6 ans et la découverte de Nuit de Neige. À publié quelques poèmes dans le magazine Carnet d’Art. À une autre époque, a écrit et composé des chansons jouées sur Paris, reçu une formation d’art dramatique aux cours Florent, et exercé l’art de la lecture audio pour des projets bénévoles. » Présent dans les n° 72, 73 et 74 de Lichen.
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