Ephraïm Jouy




Concrétion





À la lisière obscure où gît ton ombre de glaise


Dans le complot sourd d’une aurore indécise


La trace de ton âme oscille, cousue de néant


Prise au creux ardent de tes méandres insatiables


Dans le spectre d’un autre loin aux rives incertaines


D’où jaillissent des corps aux fêlures sauvages


Et des visages dévorés de mystères à vifs


Il n’y a plus rien d’autre que ta voix qui rôde dans le ciel et le sang


Un dernier écho de brume qui écharde mon cœur vacant








Il n’existe pour Ephraïm Jouy qu’une seule vraie nécessité, celle de laisser les mots toucher du cœur le corps des choses, dans la parole ainsi retrouvée. Présent dans les n° 32, 33, 35 et 39 de Lichen.



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