Je me souviens
Je me souviens de Londres
De la pluie sur votre ombre
De l’odeur des décombres
Dans nos corps isolés
Je me souviens du ciel gris
Qui couvrait mon lit
De ces draps flétris
Dans ma vie désœuvrée
Je me souviens des passants
Qui emplissaient les vides
De mon cœur apatride
De nos amours putrides
Je me souviens du miroir
Qui peignait le soir
Devant mon désespoir
Mon portrait livide
Je me souviens de tout
De ces bouts de nous
Qui s’étalaient
Galerie de notre bonheur
Je me souviens de mes doigts
Sculptant nos émois
Petits éclats de toi
Enfermés dans mon cœur
Je me souviens de ces moments
De ton corps fuyant
Derrière ton voile d’apparat
Je me souviens des jardins
Du parfum de tes seins
Quand ils parlaient d’amour
Je me souviens de tout
Mais
Je ne me souviens plus de toi
Du haut de sa vigie des Hauts-de-France, El Gabier aime à jongler avec les mots. Présent dans le n° 69 de Lichen.
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