Didier Gambert

 

 

 

Passé la Porte d’Italie – tous rêves au Sud – l’autoroute vers Bordeaux – laideur ambiante qu’on ne voit plus – d’avoir désappris la Beauté – la radio diffuse – musique d’autres temps – d’autres mœurs – de l’autre siècle en son début – comtesses et bourgeoises – princesses en dentelles – tenant salon – assises en demi-cercle – non loin d’un piano à queue – et tant de laideur encore – à faire frémir les yeux – poussière omniprésente – de pneumatiques – plaquettes de freins – une âme grise et noire – béton sale – vampirise le décor – plus loin l’étrange cortège – funèbre – motos et camionnettes – tout feux clignotants – on accompagne le transport – de pales d’éoliennes – on dirait – Ô Terreur– que passent des ailerons monstrueux – cétacé ? – non plutôt Léviathan – savamment dépecé – ne manque que l’odeur – épouvantable – la mer et les grands fonds.






Né en 1963, Didier Gambert est spécialiste de littérature du XVIIIe (thèse soutenue en 2008, publiée en 2012 chez Champion) et a publié quelques ouvrages dans ce domaine. Il a d’abord pratiqué l’écriture poétique de manière intermittente, puis de façon très régulière ces dernières années. Certains de ses textes ont illustré une exposition de photographies de Bérénice Delvert, intitulée Métaphysique de l’Océan (La Grange aux arts, Champniers, près d’Angoulême). Présent, en tant que poète, dans les  n° 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 43, 45, 47, 49, 50, 51, 59, 60, 61 et 62 et en tant que critique dans les n° 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 65, 66, 67, 68, 70, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 84, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103 et 104 de Lichen.

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