Le sablier
La peau des grains éviscère,
L’arc des os meurtris.
En l’âme désable le joyau dénutri.
L’or des horizons défile,
Le sec devient l’humide,
Le vent chasse l’œil,
Qui fait son tour de cadran.
L’imagination des sensations,
Du dehors qui s’égraine,
Sur le vide des saisons,
Empoudre mon visage blême.
C’est le temps de l’indécision.
Le temps latent des fenaisons.
Le temps des serpentins serments,
Coincés au noeud gordien,
Celui où fraye l’étrange,
Crayonné sur des jours sans moyen.
Delly Labrune, née en 1978, enseigne le Français et l’Histoire-Géographie en lycée professionnel.
L’écriture de formes poétiques courtes s’est imposée à elle, il y a un peu plus de deux ans. Entre Paris et la Creuse, au gré de balades urbaines et bucoliques, le lieu, la matière, la circonstance deviennent la grammaire d’émotions en fusion et font surgir ce « presque rien » cher à Jankélévitch, cet instant exquis et évanescent où la beauté fugitive nous étreint sans nous lasser. C’est sa première apparition dans Lichen.
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