Colette Daviles-Estinès

 



Il se lève des houles creusées à même l’amer

Ce n’est pas un combat mais cela y ressemble

Je tourne les vagues contre moi

je prends les armes que tu me donnes

je rêve des territoires brandis comme des offrandes

Il ne reste que les aubes où je ne serai pas

Il se lève un soleil malade de certitudes

un chant d’eau qui éclate et n’en finira plus

Je pourrais tout te dire, je pourrais tout te taire

Choisir des silences et des mots âpres-doux

raconter le lichen bleu sur les rochers

la porte de la grange toute lasurée de rouille

le renard qui mange dans la gamelle du chat

Faire et défaire ce que je dois

On ne peut pas garder ce qui n’existe pas

Inventer des verrous, des serrures et des clés

Je pourrais même aussi nous trouver des excuses

pour que toute cette histoire ne soit pas moche

au fond

Nous vouloir élégants

dans notre façon d’en rester





Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un... Ses recueils : L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018), Matrie (éditions Henry, septembre 2018), Feux de friche (Tipaza, avril 2022) et La mesure des murs (L'Ail des ours, juillet 2022). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente dans tous les n° de Lichen depuis l’origine, à l'exception des n° 77 et 78. 






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