La vie en rose
Un
dernier soir de l’été
il nous pleuvait dessus
mille
papillons tombés de la lumière
Maintenant il pleut de l’eau
il
a plu, ne pleut plus
et le brouillard monte de la terre à la
nuit
Il n’est pas sûr que le soleil se lève
Les
cigales ont fichu le camp au Groënland
c’est une déflagration
de silence
si ce n’est de temps à autre
la rivière du
vent dans les arbres
et la complainte grinçante et rouillée
de l’âne
voisin
Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un... Ses recueils : L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018), Matrie (éditions Henry, septembre 2018), Feux de friche (Tipaza, avril 2022) et La mesure des murs (L'Ail des ours, juillet 2022). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente dans tous les n° de Lichen depuis l’origine, à l'exception des n° 77 et 78.
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