J’erre…
Je flâne à travers le silence lent qui parfois
m’émeut
jusqu’à ressentir un vide s’ouvrir plus loin
Je musarde les yeux ouverts et recueille chaque brin de patience que détache
la franche excitation toujours plus vive
Je muse comme une libellule va d’une fleur se poser sur l’autre puis regarde
et s’envole tout aussi peu avisée
Je traîne à partir de l’eau qui va et vient avec une constante harmonie
dont celle aussi de mon sang plus ardent
J’erre de l’une à l’autre des ouvertures présentes dans
la mémoire
en prenant à chacune ce qu’elle m’offre de vie
°
Se courber
Se courber tout simplement suffit pour entrer en soi
Se courber afin de ressentir comment s’abolit le temps
Se courber pour cueillir la seconde tombée soudain
Se courber sur la fenêtre à l’heure où tout s’éteint
Et le regard plus vif qui se révèle aussi plus froid
Se courber sur le mur dépliant l’horizon lointain
Et sur une condamnation de malveillance
Le regard s’enfonce dans le vide car plus rien ne vient
le surprendre
Né en 1937 dans les Pyrénées, Claude Haza vit à Nice, psychothérapeute à la retraite. Bien qu’ayant commencé à publier assez tardivement, il a fait paraître une vingtaine de recueils (chez Tipaza, l’Atlantique, La Porte, Encres vives, Henry…) et publie des textes dans de nombreuses revues (Encres Vives, Voix d’encre, Saraswati, Vocatif, Souffles, La Barbacane…). Présent dans les n° 7 et 61 de Lichen.
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