Claude Haza

 

J’aime…

 

J’aime aller jusqu’à la découverte du mot qui suit le premier énoncé

J’aime regarder les oiseaux de passage le matin quand le soleil se lève

J’aime dire combien je suis proche de celle que j’aime

    j’oublie tout le reste

J’aime achever un travail pour lui caresser l’échine

    comme on fait pour l’animal fidèle

J’aime me souvenir d’avoir touché la vie fortement 

Au point qu’elle me baigne encore d’extase

 

°

 

Je vois…

 

Je vois venir le monde du silence recouvrir le sol d’herbe et de pierres

traverser le printemps sous l’écorce

 

Je vois l’ombre gagner le pied du mur, le mystérieux assemblage des formes

suit le mouvement du soleil, lentement

 

Je vois l’anticipation du noir derrière la montée lente du crépuscule

dénouer les liens de l’impénétrable

 

Je vois le même ostensiblement là, qui par la fleur balancée au vent

intensifie la présence dans le regard

 

Je vois tes yeux rieurs dans le bleu de la mer 

soulever la vague du fin message envoyé autour de toi

 

 



Né en 1937 dans les Pyrénées, Claude Haza vit à Nice, psychothérapeute à la retraite. Bien qu’ayant commencé à publier assez tardivement, il a fait paraître une vingtaine de recueils (chez Tipaza, l’Atlantique, La Porte, Encres vives, Henry…) et publie des textes dans de nombreuses revues (Encres VivesVoix d’encreSaraswatiVocatifSoufflesLa Barbacane…). Présent dans le n° 7 de Lichen.

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