Claire Lucie Maignien

 

Beau désordre 

 

Passer le long d'une fontaine. Guetter le chuchotis de l'eau. Aimer l'été qui ruisselle, pailleté d'argent et d'or.

Tremper ma main dans la fraîcheur. 

Faire danser des gouttelettes entre mes doigts joyeusement.

Rire aux premiers frémissements du matin, pleurer blottie dans les bras galants du soleil couchant.

Dans la danse, embrasser mes pensées pleines. 

Au creux de quelques refrains d'antan, abandonner mes chagrins lancinants. Croire à l'avenir le temps d'un papillon bravant le froid du printemps balbutiant. Compter les lucioles, défaire mon lit pour l'ouvrir au matin revenant.

Aimer mon beau désordre et ses milliers de présents. 

 

°


Regarder les mésanges et pleurer 

 

Longtemps, seconde après seconde, réveil après réveil, je me suis demandé où donc mes mots s'étaient cachés.  J'ai cherché mes empreintes par le sable dissimulées. Mon oreille tendue peinait à discerner la musique de mon cocon et la mélodie des empires étrangers. Me drapant dans mes beaux drames éperdus et mes blessures irritées, j'ai laissé l'eau dissoudre mon cœur et les messes basses fourbes me guider.

Rien n'augurait de mes succès, personne ne résumait la hauteur enflammée de mes brasiers.

Et pourtant le vent interprétait les printanières enjambées. J'ai entendu mes doutes regarder les mésanges et pleurer.

 

°

 

Un merle ce matin

Le téléphone stridule dans le jardin —

Donner une structure au silence ?

 





« Écrire est ma plus belle façon d’exister. Dans  les parcours labyrinthiques ou sur les sentiers de mes joies, la poésie me guide, tel un  fil d’Ariane. », dit  Claire Lucie Maignien, dont deux recueils ont été publiés en 2018 : Dans ce miroir, nos renaissances (sous le pseudonyme Mona-Claire Milonin) chez iPagination et À un cœur étourdi dans les virages du temps (sous le pseudonyme Jazz Houria Maïdi) chez Édilivre. Présente dans les n° 55, 56, 57 et 66 de Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire