Claire Lucie Maignien

 

Les angoisses au passé 

 

L'automne danse dans mes cheveux, mes yeux étreignent des lueurs fauves, ma peau crépite tel un tapis de feuilles mortes, palpitant de notes passionnées et songeuses.

Et ce qui advient m'est aussi étranger que familier : ce n'est pas le deuil, mais le ruisseau sinueux du printemps. Ce n'est pas la récolte, mais le réel et ses pétales aux mille soubresauts colorés. Ce n'est pas un adieu, mais un bonjour qui sourd au plus profond du désert. 

Je me suis retranchée aux confins de l'été, doigts crispés sur les poignées de valises pourtant à déposer.

Si aujourd'hui écoute mes questions, je chante les angoisses au passé.

 

 

Une boule juste là 

 

Il y a une boule juste là, qui grandit entre le monde et moi.

Tu vois, je ne pensais pas devoir prendre, soupeser, te donner ces mots-là. Ces mots-clés qui enferment, cloisonnent, et me séparent du monde et de toi.

Il y a une boule juste là. Au féminin, elle se multiplie, elle croît. C'est une partie de moins, c'est une question de mois.

Tu vois, je ne pensais pas à ces pleurs qui coulent et ne s'arrêteront pas, aux rayons qui brûlent, aux cheveux qui s'exilent, aux nausées et à la bile, aux soins qui n'en finissent pas.

Il y a une boule dans ma poitrine. Sur le papier, je rase les murs. Dans la vie, je fuis les mots. À mon corps défendant, j'esquive le cancer, le gardant éloigné de toi.

 

°

 

Mes doigts perdus

Entre tes mèches bouclées 

Et l'océan. 




 

« Écrire est ma plus belle façon d’exister. Dans  les parcours labyrinthiques ou sur les sentiers de mes joies, la poésie me guide, tel un  fil d’Ariane. », dit  Claire Lucie Maignien, dont deux recueils ont été publiés en 2018 : Dans ce miroir, nos renaissances (sous le pseudonyme Mona-Claire Milonin) chez iPagination et À un cœur étourdi dans les virages du temps (sous le pseudonyme Jazz Houria Maïdi) chez Édilivre. Présente dans les n° 55, 56 et 57 de Lichen.

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