Entre les maisons
les auvents flottent
sur les nuques fières
sur les talons qui claquent
sur le chant qui conquiert la gorge
sur le rire des gorges déployées.
Pas de mains d'or,
mais des mâchoires d'acier
qui déchirent
qui dévorent
l'espace de nos pas.
La vue se dérobe.
Ce lieu si familier recule.
Se bouche de barres.
Ce carrefour n'existe plus
il n'a plus ses sentes rapides.
Ce qui était n'existe plus.
Il y a des absents sans retour.
Et des masses froides et rudes
prises dans l'aléatoire d'un détour,
d'une embardée.
d'une embellie ?
Et ces murs qui accueillent l'exil,
murs qui s'effritent sur l'incertitude de demain.
Christine Larroque, 55 ans, vit à Toulouse. Après avoir été travailleur social, elle est enseignante. Ses activités militantes la conduisent à participer à des performances avec des artistes pour que l'art fasse effraction dans l'espace public et y fasse entendre des voix trop souvent inaudibles. C'est sa première apparition dans Lichen.
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