Ce soir
quelque part
un corps comme un piano usé.
la main bande
son arc sans viseur
la main sarcle
racle
fait crisser la craie de la langue interne
la langue des internés – nous,
désaccordés.
°
Essais
Aldébaran, Rigel, Arcturus
bombes testées sur barge
Encelade, Phoebe, Centaure,
bombes sous ballons captifs
et les lagons captifs sous les pluies de becquerels
et les atolls aussi
– Cavités de tir
abysses creusés
à même la chair du monde ultramarin
par les sorciers de métropole
roche prison pour essai d'apocalypse
point zéro de nos désastres
fission fiction de puissance
dans un trou de ténèbres
où s'active la science impavide.
Née en 1974 à Aix-en-Provence, Cathy Jurado a vécu au Maroc entre 2008 et 2012. Agrégée de lettres et animatrice d’ateliers d'écriture, elle vit aujourd’hui à Besançon. Sa poésie prend racine dans le lien avec l’enfance et la douleur, dans un rapport intime avec la peinture et la photographie. Mais la littérature est pour elle, par nature, éminemment politique. Elle souhaite faire de la poésie une arme par destination… qu’il s’agisse de réhabiliter les voix des marginaux et des fous (Nous tous sommes innocents, roman sur l’art brut), d’évoquer la question douloureuse des réfugiés (recueil Odyssée, à paraître aux éditions Musimot en 2020) ou du mouvement des Gilets jaunes (« Le poète est un boxeur gitan », dans Gilets Jaunes : jacquerie ou révolution ?, Collectif au Temps des cerises, septembre 2019). Son blog : https://vies-de-reina-nackt.webnode.fr. Présente dans les n° 50, 51, 52 et 53 de Lichen.
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