par Gabriel Meunier
écrire les deux bouts de la vie
tout petit on essaie
tenir la plume n'est pas facile
tenir le stylo-bille nous a bien aidé
enchaînons quelques lettres
pleins ? déliés ? c'est fini
copions le tableau.
plus tard
quelques messages
à l'amie du premier rang
lancés comme des boulets
bien trop sage elle ne peut répondre
mais sa copine lui passera le mot à la récré
encore
bien plus tard
bien des nuits d'insomnie
sous la lampe les cahiers s'empilent
silence complice la maison endort chaque secret
mal au poignet on se recouche au petit jour le merle pour compagnon
[une vie passe]
[responsabilités crédits voyages rencontres erreurs engagements et autres babioles]
et puis
pleins et déliés
c'était quoi on ne sait plus
à l'ordinateur vraiment impossible
alors on lui raconte les amis
les amis perdus
l'être aimé
tout
rien
« Certains photographes sont tombés dans le révélateur à la naissance ; d’autres ont reçu un appareil numérique pour la fête des pères. Mais pas d'image sans écrit », écrit Gabriel Meunier. Trace, frontière, rêves sont ses sujets de prédilection. Présent dans les n° 44, 56 et 78 de Lichen.
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