Bruno Bartholomé

 

De la femme, phénix de notre temps

 

Au fil de la Création, le démiurge artisan épuisa toutes ses matières, écailles, plumes, fourrures, duvets, et quand vint le tour de l'homme, plus rien ne lui restait sous la main. Il le laissa nu.

Son ébauche lui paru belle, mais à la réflexion il lui trouva un contraste dérangeant : il avait fait l'homme fort et nu à la fois.

Il reprit son ouvrage, préleva un bout d’homme, modela une forme plus belle encore, dont le délié fin et gracile révélait l'essence même de l’humaine figure. La femme, comme sortie des doigts de Rodin.

Ce que la Création répugne à dire, c'est que le démiurge, tel Pygmalion, en tomba amoureux. Au point de lui remettre ce pouvoir suprême : reproduire et faire croître son modèle.

Par où certains sont convaincus qu’à la différence de tous les animaux, chez qui le mâle l’emporte en prestance et chatoiements, chez les humains, il va de soi que c’est la femme la plus belle.

Parce que la Création a fait de la dernière née ce qui peut prétendre au plus abouti, l'homme restera cet éternel inachevé, instable et balloté entre intelligence et brutale jalousie.

 

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Mirabelles

 

Billes dorées à l'or rouge

Merveilles d'août chutant d'abondance

Les ramasser est une fête

À l'égal des œufs d'avril

Comme des dragées de la Trinité

 

 




Le demi-siècle écoulé avait un an quand Bruno Bartholomé (alias BMB) vit le jour dans un foyer tapissé de livres. Il a fait éditer en 2016, à compte d’auteur, un premier recueil de poèmes illustré de photographies originales, L’habit troué de rêves. L'un des poèmes de son second recueil, Des mots sillons, a été publié dans la revue Décharge (n° 178, 2018). Présent dans les n° 39, 40, 41, 44, 45, 46, 54 et 55 de Lichen.

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