Amandine Schloesing


Aux confins des nuits 

Clandestine,

Car sans attestation,

La présence des glycines 
Apaise mes poumons. 
°

Dans le silence, le dégoût :

Mon pas contre une plaque d’égout 
Résonne comme un bombardement. 
Nous sommes en guerre. 
°

Jeune femme aux jambes offertes, 
Je marche dans la nuit déserte,

Et pour la première fois

La peur du viol est loin de moi. 
°
En confinement, l’expression 
Y’a pas un chat 
Perd de son sens. 
°
Plus besoin de montre :

Telle une heure de cours,

Le temps de ma marche

S’est incorporé dans mon corps. 
°
Si j’étais cambrioleur, 
Je m’ennuierais

Et j’irais voler

Un ou deux kilomètres. 
°
Il est surprenant de constater 
Que la ville entière

M’est familière :

Elle est aussi vide que moi. 


Amandine Schloesing a 25 ans et enseigne le français au collège de Bonneval (Eure-et-Loir). Les mots sont sa cabane éventée, le seul lieu où elle se sent à sa place, où elle peut respirer. Elle jongle avec les vers et la prose, et est en train d’écrire un tout premier roman sur le thème de l'obsession, Défaire la peauC'est sa première apparition dans Lichen.

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