Bertrand Guillon



L’errance vers un lieu sans rêve


Combien de temps vont-ils

fuir comme des somnambules

sous le ciel

des carrés de terre sauvage ?

Combien de jours et de nuits sont-ils

obligés de se précipiter jusqu’aux lointains ?

En mouvement d’oubli

Ils laissent à chaque fois la moitié des choses derrière eux.

Ils quittent

leurs coins familiers,

la montagne, la rivière ou les forêts.

Tant de fois

Ils se retrouvent

successivement

sans arbre devant la fenêtre,

avec le regard d’un voisin

qui abrite leur nouveau monde

dans ses yeux.




Bertrand Guillon est né à Paris en 1965, a vécu à Kunming et Taiwan au siècle dernier, il enseigne et traduit le chinois dans sa ville de naissance. Quelques poètes chinois anciens et nouveaux l’ont durablement fasciné. Il a toujours dévoré des poèmes de toutes langues et origines avec une préférence pour les formes courtes, en a écrit aussi par période sans chercher à être lu. Mais assez récemment, il a découvert le genre pantoun dont la revue lui a permis d’être édité (Pantuns 28 et 33). Depuis, il a publié dans la revue arts publics n°1 « Pouvoir, Pouvoirs, Contre-Pouvoirs » 2022 ; un poème « Retraite au-delà des monts », parmi un choix de textes à la Maison de poésie de la Corse sur le thème Frontières 2023, a été lauréat au concours d’écriture « Tu vois le genre » de la ville de Vitry sur Seine en 2023 avec « Une autre nuit blanche », un texte dans la « page poétique » d’Hubert Camus en 2024. Il a eu son recueil « les lieux profonds » finaliste au prix international de l’invention poétique présidé par Max Rippon à la Martinique en 2024. C’est sa première apparition dans Lichen.



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