Pause surréaliste 10
sous une lune d'un bleu outremer deux permaculteurs trentenaires à vif se sentent si outrés et si amers de savoir leurs tomates assignées à résidence porte Maillot qui moule si bien le corps diplomatique réuni dans la bibliothèque de Babel afin de rapatrier la Cœur de bœuf la Noire de Crimée et la Cornue des Andes qui viennent de s'évader d'un panier à salade et d'échapper à une brochette de poulets en batterie survoltés dans un brouhaha hallucinant qui contraint le permanent sculpteur de légumes à sortir d'un songe d'une nuit d'été caniculaire et à prendre le funiculaire pour se hisser sur le toit du beau monde des beaux quartiers de kiwi précieusement disposés sur une pièce montée à l'envers dans un atelier du seizième arrondissement de la ville de Dubaï devenue une minuscule île flottante dans les eaux thermales du Nil dont profitent chaque année les naïades abonnées à la formule magique qui transforme l'eau en poudre d'escampette que n'hésite pas à prendre le chasseur-cueilleur de tomates prêtes à l'emploi juteux après de longues études passées au jardin botanique de la porte Maillot jaune remporté haut la main droite puis la gauche par un bipède d'outre-manche propulsé sur son vélocipède aux roues de langue de bois d'aubaine qui rayonnent bien au-delà des tubes canoniques à l'obsolescence programmée sur toutes les chaînes de la médiathérapie de groupe cotée en bourse des paris sous contrôle du livre des comptes perdus par des gnomes provenant d'Elfes d'Aquitaine aux stations d'huiles essentielles de tomate poivrée dont se servent les naïades pour masser le corps diplomatique
Bernard Barraud (alias Bernard B.) vit actuellement à Nantes. Marionnettiste de mots, il passe ses temps libres à ramasser les petits éclats silencieux de mots jetés par la fenêtre des idées qu'il publie sur la toile. Ses dernières créations, les « pauses surréalistes », sont des poèmes en prose écrits sans ponctème. Il contribue à la revue culturelle Infusionet à la revue Poétisthme ; publie également sur sa page facebook (https://www.facebook.com/www.BernardBPoesie) et sur son blog (https://bernardbblog.wordpress.com/). Présent dans les n° 14, 37, 38 et 39 de Lichen.
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