L’heure est au couchant
Crépuscule de l’humain
Crépuscule de la raison.
Haut perché des voix, haut parlé des sirènes
Chant du départ, embuscade au retour.
Bout de quai, cesse le temps
Raille l’horloge, une aiguille dans la veine.
Au silence des machines des voix muettes :
Traces sans mot au trait d’horizon.
Jours dépouillés, variations de silence.
Ne pas voir le mal. Ne pas voir Caïn.
Seul le don au murmure du souffle.
Demain est une parole que l’on guette
Prise aux plis du vent, prise au pas de la fenêtre
Demain vacillant entre enfer et paradis.
Songe de nos paupières :
Un océan de visages pour horizon de l’après.
Savoir attendre, savoir suspendre
Immobiles, s’ouvrent les possibles.
Attendre est une force où l’histoire survit
Dans chaque pas refusé demain fait corps.
Regards démasqués, regards solaires
Au-delà de la peur, l’humaine vérité
Vérité écrite : EN NOUS DEMAIN.
30 mars 2020
Rémoise, Béatrice Pailler a exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Elle se consacre maintenant à l’écriture et uniquement à celle-ci en alternant prose et poésie. En 2015, la société des poètes français récompense du prix « Jean Giono » (prix de prose poétique) son recueil L’heure métisse. Elle a publié trois recueils et participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Levure littéraire, Le Capital des Mots et Les Amis de L’Ardenne, ARPA, Écrit(s) du Nord et À l’index. Présente dans les n° 29, 31, 33, 34, 35, 37, 39, 40, 42, 44, 45 de Lichen.
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