Lettre sixième
Je t'écris
La rosée a les joues blanches le sang sourit
La privation se tait droite comme un i sur ses branches
C'est à peine si l'on devine les pièces à conviction passant de pollen en pollen
Pas même un baiser pour mordre un peu le bleu silence
Ce bijou forcé dont on voudrait nous montrer que la lame a pourtant l'insouciance de l'enfant ivre sautant les barrières
Pour rejoindre l'écho des brebis
Je te mets les premières fleurs pour te consoler d’être tout petit devant l'étoile polaire et pour te tenir loin
De l'angle vif que la peur regagne ravie avec son haleine suspecte
Lettre huitième
Je t'écris
Et c'est comme un droit de réponse au fer rouge d'une plaie sans consistance
En rien l'astre vagabond de ma conscience ne renonce J'arrache des visages derrière le visage des loups
Et j'accroche partout à la crue des paroles des raisons plus hautes
Ma porte donne sur le seuil autorisé de l'ombre
Là où le ciel jette des miettes de pain aux oiseaux sans raison
Le nid de nos formes demeure une forme éternelle qui fait le printemps
On saura bien s'en faire un eldorado
Accrochons-nous les yeux de ceux partis pour l'horizon
Barbara Auzou a 50 ans et enseigne les Lettres en Normandie. Elle a publié plusieurs poèmes dans la Revue Traversées et un livre à quatre mains (poésie/peinture), L'Époque 2018, aux éditions Traversées (2019). Elle tient un blog : Lireditelle@wordpress.com. Présente dans les n° 40, 41 de Lichen.
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