Babak Sadek Khanjani

 



Par une nuit

obscure et glaciale

tes pas te conduisirent jusqu’à moi

tu t’arrêtas

tendis la main

et me fis signe de te suivre

j’hésitai un court instant

puis

j’enfonçai ma main froide

dans la tienne –qui était chaude-

et je te suivis

hésitant

vacillant

chancelant.

 

A chaque pas

ta chaleur

envahissait un peu plus

mon corps

me communiquant ainsi

le goût de la vie.

 

Tu me conduisis

à travers les déserts

les plaines

les champs.

Je te demandais

où l’on allait

mais aucune réponse

ne sortait de ta bouche.

 

Nous marchâmes

des heures et des heures

des jours et des jours

Je constatai que

l’obscurité

avait commencé à se dissiper

et que la lumière

s’apprêtait à saisir le gouvernail.

 

Nous continuâmes

à marcher

et finalement

arrivâmes à une source d’eau.

Là, tu t’arrêtes

te tournes vers moi

et dis :

« bois de cette eau

et, tu vas voir,

tu oublieras tes souffrances.

Bois de cette eau

et tout changera pour toi. »





Babak Sadeq Khandjani est né en 1981, il a fait  des études de littérature française et  a  commencé à apprendre la langue grecque en autodidacte.  Il a  traduit des poèmes pour  différentes revues françaises et grecques (Cahiers de poésieSoufflesComme en poésieTraverséesPoint barreLibelleLe Cerf-volantEnekenEmvolimonSodeia). Il a traduit trois ouvrages : Le Loup (de Marcel Aymé, en persan, 2013), Sur le quai / Après la bataille (de Denis Emorine, en grec, Vakxikon, 2014) et Les Murs de sable (de Chahab Mogharabin, en français, Édilivre, 2016). Pour Lichen il a traduit des textes de la poétesse iranienne Fereshteh Sari. Présent dans le numéro 8, 91 et 94 de Lichen.




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