Aurore Benamou

 

Là où la langue n’a plus d’usage,

Une statue de plâtre offre sa fortune ;

 

De ses paupières oxydées,

J’agrandirai

Les commissures hilares.

 

                  **

 

De quels noyaux entiers,

De quelle bouche indemne, 

 

Avais-je donc hérité 

De mots inouïs sans suite ?

 


°

 

Volonté des bleus à l’ombre,

Des ancolies en guise de croix,

Fleurissent au pied des tombes, 

Et s’étendent au-delà !

 


°

 

Le jour, tombant aux pieds du crépuscule,

Livrait à la nuit, l’âme à demi-morte ;

Et la nuit, à son tour, espace incrédule,

Accueillait la moitié que l’étoile exhorte.

 

 





Née en 1980, Aurore Benamou vit à Paris. Diverses revues ont publié ses poèmes : Voix d'encre, Libelle, Arpa, Verso. Les poèmes ci-dessus sont extraits du recueil À naître et ne plus êtrePrésente dans les n° 34, 35, 61, 62 et 67 de Lichen.

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