J’affecterai pour eux,
À présent,
L’indifférence
Des roses pour leurs semblables,
Et devant nous,
Sauvagement piétinées.
°
Auriez-vous aperçu, ce matin, démuni,
L’étranger, pas à pas, se mouvoir, sans un bruit,
Discret comme une fable dissimulant sa chute,
Des bombes et des flots noirs :
L’implacable tumulte à l’intérieur de soi,
Le regard réfugié dans les yeux du soleil,
Qui, de la mer, la morsure et de l’hymne,
L’exil,
Figurent la prunelle d’un funeste horizon ?
Un astre pour seul guide, un astre pour asile,
Entre deux rives aux univoques destins,
L’une promise au silence des autres,
L’autre vouée au mutisme des siens.
Infortune de l’Homme se sauvant de la nuit !
La cécité a frappé l’aube, ce matin, sans un bruit.
Née en 1980, Aurore Benamou vit à Paris. Diverses revues ont publié ses poèmes : Voix d'encre, Libelle, Arpa, Verso. Les poèmes ci-dessus sont extraits du recueil La cécité de l'aube. Présente dans les n° 34, 35 et 61 de Lichen.
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