Dis-moi dix fois
Dis-moi que les maisons closes ont aboli la nuit
Pour faire de la chaleur des lits une ferveur de plein jour.
Dis-moi que les murailles ne traversent plus la chine,
Ni les mers, ni les montagnes et que tout se dessine.
Dis-moi une fois pour toute que le monde est atroce, que nos lampes sont vieilles
Qu'on perd toute la tendresse à user trop d'espoirs.
Dis-moi bon sang, que je ne suis qu'une ogresse, que les autres sont miroirs,
Qu'on est tous fêlés, et que tu broies du noir
Marre des mensonges ! Regarde-moi en face et dis-le moi
Dis-le moi dix fois
Dis-moi que tu ne feras plus semblant
Ce qui bat luit
Je reprendrais bien une louche de mystère pour agrandir le néant
comme ça, quand tout sera sûr, je me tairai, c'est certain.
Pour le moment je pressens, ma sibylline,
Que ce bazar n'a que faire de tes batailles
regarde ce qui bat au-dedans.
Comme autant de tambours esquivant le tumulte,
J'ai à cœur d'avancer sans répit, pour soulager cela même qui plie sous son poids.
À coups de points sur les -i-,
J'irai remettre de l'ordre dans chaque morceau de destin
Qu'il m'a été donné de traverser.
Aude Fabulet est née en 1987 dans une ville qui sonne et qui bruine. Dire et écrire sont devenus les verbes de son quotidien depuis qu'elle a intégré les scènes slamde La Bobine (Grenoble). Présente dans le n° 41 de Lichen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire