L'atelier des mots donnés

 

 

Pour ce n° 101 de Lichen, 23 mots avaient été récoltés, donnés par 13 lectrices et lecteurs :

Verbes (3)	Adjectifs (3)	Substantifs (16)	Autres (1)	23
fourrager	psycho-pompe	boulgour	Haendel
s'épanouir	contrefait	tournis
tergiverser	orageux	cliquetis
		bandonéon
		joliesse
		pentacle
		dignité
		avanie
		freux
		joker
		envolée
		désespérance
		affixe
		intranquillité
		automne
		circonvolution

Quatre contributions pour ce n° 101. Le dernier carré des fidèles ! (Guillemet de Päranthez)

Obsèques

Savez-vous que le pentacle, d'une joliesse remarquable, qui orne la sépulture d'Haendel représente un freux psychopompe ? En effet, il aurait été conduit au paradis sur les ailes d'un corvidé par un jour d'automne orageux. Il n'y a pas à tergiverser, cette inhumation toute de dignité fut la plus belle de l'an 1759. Au son d'un bandonéon grinçant de désespérance, l'oiseau, accompagné d'une envolée de congénères sans affixe, fit quelques circonvolutions au-dessus du cimetière avant de disparaître dans l’intranquillité des cieux où l'âme de l'artiste s'épanouit, à jamais, sans avanies.

Une ombre au tableau cependant : un plat de boulgour contrefait dans lequel les oiseaux accompagnateurs vinrent fourrager leur colla le tournis. Par bonheur, les pleureuses avaient posé leurs jokers devant l'offrande et elles s'éloignèrent dans le cliquetis de leurs chapelets.

(Eric Cuissard)

Voyage dans l’au-delà

En Galice, le surnaturel côtoie les vivants, surtout pendant l’automne. La joliesse des paysages cohabite avec les envolées mystiques. Le climat souvent orageux favorable aux délires électriques crée des diableries psychopompes contrefaites accompagnées de cliquetis sinistres responsables de tournis, de désespérance et d’intranquilité. Pour y remédier les autochtones brûlent de la queimada pour attirer les sorcières et leurs freux et les nourrissent d’une sorte de boulgour posé sur les greniers granitiques. Dans cette ambiance de folie, il n’est pas rare qu’un joueur de bandonéon joue un air baroque digne de Haendel en brandissant des pentacles avec dignité sans tergiverser et en s’épanouissant en circonvolutions endiablées. Parfois, joker, il fourrage dans les affixes, suprême avanie !

(Alain Dambreville)

L'Envolée évangélique
Chaque nuit une psycho-pompe invisible fourrageait les berges du fleuve.
Pénétré d'intranquillité, contrefait par les avanies de la désespérance, le cliquetis de la dignité me tenait debout, préférant le tournis des freux, tentant, sans tergiverser, de comprendre le sens de cette orageuse circonvolution.
Irai-je m'épanouir dans la joliesse du bandonéon ? M'étourdir — joker superflu —, à l'affixe de l'automne ?
Le Messie de Haendel, pentacle providentiel, me sauva.

(Annie Hupé)

Joker sans affixe

Il se raconte, en certains milieux bien informés, qu’Haendel fut conduit au lieu de désespérance et d’intranquillité par un psychopompe musicien qui fourrageait méchamment dans les cliquetis sinistres d’un vieux bandonéon contrefait sans aucune dignité… — sans même la moindre joliesse.

En cet orageux automne, parmi les envolées sinistres d’affreux freux dont les circonvolutions donnaient le tournis, le pauvre compositeur, loin de s'épanouir, privé de son boulgour habituel, et de ses pentacles protecteurs, n’avait même pas la possibilité de tergiverser… Quelle avanie !

(G. de P.)