Arzachena Leporatti


si tu restes un peu plus
(je ne sais pas combien de temps)
si tu restes encore
(le temps que tu veux)
si tu contrôles ta respiration en calmant son rythme
(jusqu’à ce que tu te sentes bien)
alors je reste moi aussi
je calme mes pieds trépidants
je relâche ma langue agitée
je retiens mes mots
je les noue à ma gorge pour ne pas les laisser s’échapper
je m’arrête totalement
rigide
corps qui devient un jeune caillou encore mou
je demeure immobile jusqu’à ce que tu cèdes
au mouvement de tes organes
à la danse quotidienne des petits gestes et des prises de consciences.
alors moi aussi je ferai d’autres pas, similaires aux tiens
les rendant mélodiques et correspondants
un ensemble des gestes mesurés
ronds et parallèles
nous avancerons à l’infini
ensemble mais sans nous blesser
sans mots
sans regards
rien qu’en sachant les pas.

 





C’est un groupe d'étudiantes en Master 1-2 Traduction Littéraire et Édition Critique à l'Université Lumière Lyon II (Marianna Cesano, Lola Dougère et Joséphine De Gabaï) qui a traduit ce poème d'Arzachena Leporatti extrait du recueil Anatomia di una convivenza (Internopoesia, 2018). C'est sa première apparition dans Lichen.

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