Deux autres trucs écrits pour K
Nous avons pris un bain de brume
Hier nous pouvions ne pas voir
l'autre à un mètre
tout le jour
ni nous entendre (pourtant proches à se frôler à s’entrelarder s’incruster)
jusqu'à ce que nous descendions sur la plage après la Vierge dans son kiosque
(je lis sur sa dédicace : À nos maris disparus en mer,
je laisse le N s'évaporer)
et que nous prenions un bain de brume
— j'ai pu oser te regarder sans te gêner
quand tu dansais à cloche-pieds, une serviette ceinte aux hanches,
homme-pain d’épices tournant derviche autour des coques ensablées
la nuit d’ensuite, tu as su donner voix à nos silences
tandis que mes fesses adoptaient la forme de tes paumes et réciproquement
Hâve
J’ai si faim de vivre depuis toi
Qu'à mon dernier souffle
Quand mon âme passera mes lèvres
Je crains que mes dents la retiennent et bêtement
la broie
Depuis ses 6 ans, Anouch Paré a écrit, plus ou moins, mais toujours en douce — parfois compulsivement. Depuis une dizaine d'années, plus précisément pour des voix : en scène (pour laquelle est également metteure en scène et comédienne) et actuellement pour la radio. Écrit en français parce que c'est sa langue natale, ignorant tout de sa langue maternelle — ce qui invite à ronger jusqu'aux racines des mots. Présente dans les n° 14, 15, 16, 18, 20, 21, 22, 24, 25, 28, 30 et 39 de Lichen.
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